Le français occupe une place centrale en Côte d'Ivoire. Introduit durant la colonisation, il s'est imposé comme langue de l'administration, de l'éducation et des médias. Il est utilisé dans les écoles dès le plus jeune âge, ce qui contribue à son enracinement dans la société. Le français de Côte d'Ivoire se distingue parfois par des expressions et des tournures spécifiques issues des langues locales ou de l'argot urbain. Des termes comme garba (plat populaire à base d'attiéké et de poisson) ou go (jeune fille) sont des exemples du vocabulaire local intégré à l'usage courant.
La Côte d'Ivoire abrite environ soixante langues locales, regroupées en plusieurs familles linguistiques. Ces langues sont souvent parlées au sein des communautés ethniques et dans les échanges quotidiens.
Le dioula est largement utilisé, en particulier dans les échanges commerciaux. Dérivé du mandingue, il sert de langue véhiculaire dans plusieurs régions du pays, notamment dans le nord et dans les marchés urbains. Il est également prisé par les commerçants en raison de sa simplicité et de sa large diffusion. Des expressions comme an bé ka di (on va bien) sont courantes dans les interactions quotidiennes.
Le baoulé est parlé principalement dans le centre du pays, par le peuple du même nom. Il appartient à la famille des langues akan et joue un rôle culturel important. De nombreux récits traditionnels, proverbes et chansons sont transmis dans cette langue. Elle est aussi utilisée lors des cérémonies et rassemblements sociaux.
Le bété est une langue parlée par les populations du centre-ouest de la Côte d'Ivoire. Cette langue tonale est reconnue pour sa richesse expressive et sa complexité grammaticale. Elle est souvent employée dans les discours artistiques et poétiques.
L'agni, proche du baoulé, est parlé dans l'est du pays, notamment dans les régions frontalières du Ghana. Il appartient également à la famille akan. Cette langue conserve une forte empreinte culturelle, notamment à travers les rites et coutumes traditionnels.
Le sénoufo est principalement parlé dans les régions du nord. Cette langue regroupe plusieurs variantes régionales et est souvent employée dans les pratiques agricoles et les traditions spirituelles.
Dans les grandes villes comme Abidjan, Bouaké et San-Pédro, les langues locales coexistent avec le français. Ces environnements urbains favorisent l'émergence d'un parler hybride connu sous le nom de nouchi. Le nouchi est un argot utilisé par la jeunesse, qui mélange le français avec des mots issus du dioula, du baoulé et d'autres langues locales. Il permet une communication rapide et familière, souvent dans un contexte humoristique ou créatif.
Bien que le français domine les échanges officiels, d'autres langues étrangères sont présentes en Côte d'Ivoire. L'anglais est fréquemment utilisé dans les milieux économiques et commerciaux, notamment en raison de la proximité avec des pays anglophones comme le Ghana et le Liberia. L'arabe est enseigné dans certaines écoles coraniques et pratiqué par les communautés musulmanes.
Les langues locales jouent un rôle essentiel dans la transmission des traditions et des savoirs. Elles véhiculent les récits historiques, les chants rituels et les coutumes ancestrales. La préservation de ces langues constitue un enjeu culturel majeur. Des initiatives sont menées pour enseigner les langues ivoiriennes dans les écoles et valoriser leur place dans la société contemporaine.
La diversité linguistique en Côte d'Ivoire reflète la richesse de son patrimoine culturel. Chaque langue, qu'elle soit majoritaire ou minoritaire, contribue à la construction de l'identité nationale et au dynamisme des échanges sociaux.